Un accord autorisant l’exportation sûre de céréales ukrainiennes en mer Noire a été renouvelé samedi pour au moins 60 jours – la moitié de la période prévue – après que la Russie a averti que toute nouvelle prolongation au-delà de la mi-mai dépendrait de la levée de certaines sanctions occidentales.
Le pacte a été négocié avec la Russie et l’Ukraine par les Nations Unies et la Turquie en juillet et renouvelé pour 120 jours supplémentaires en novembre, l’accord devant expirer ce week-end.
La décision fait suite à des jours de pourparlers négociés par la Turquie pour prolonger l’accord. Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l’accord était “vital” pour l’approvisionnement alimentaire mondial.
La Russie a déclaré qu’elle avait maintenant accepté une prolongation de 60 jours, tandis que le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandr Kubrakov, a déclaré que l’accord avait été prolongé de 120 jours. La Turquie et les Nations Unies n’ont pas précisé la durée.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré: “Nous voyons des rapports des parties à “l’accord sur les céréales” selon lesquels l’accord a été prolongé de 120 jours”.
Le vraquier VALSAMITIS est chargé de blé au port de la mer Noire de Chornomorsk près d’Odessa, Ukraine, le 18 février 2023. VALSAMITIS livrera 25 000 tonnes de blé ukrainien au Kenya et 5 000 tonnes à l’Éthiopie dans le cadre de l’initiative Grain from Ukraine
Sur la photo : Vladimir Poutine (photo d’archives). La Russie a déclaré qu’elle avait maintenant accepté une prolongation de 60 jours, tandis que le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandr Kubrakov, a déclaré que l’accord avait été prolongé de 120 jours. La Turquie et l’ONU n’ont pas précisé la durée
Sur la photo : Volodymyr Zelensky (photo d’archives). La crise alimentaire mondiale a été alimentée en partie par l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février de l’année dernière, qui a vu les ports ukrainiens de la mer Noire bloqués par des navires de guerre.
“Nous avons déclaré à plusieurs reprises … que la partie russe a notifié à toutes les parties à l’accord qu’elle prolongeait l’accord de 60 jours”, a déclaré Zakharova dans des propos diffusés par l’agence de presse Interfax.
L’ONU, la Turquie et l’Ukraine avaient poussé pendant 120 jours.
« Cet accord est d’une importance vitale pour l’approvisionnement alimentaire mondial. Je remercie la Russie et l’Ukraine, qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour une nouvelle prolongation, ainsi que le secrétaire général des Nations Unies ”, a déclaré Erdogan dans des commentaires diffusés à la télévision turque quelques heures avant l’expiration de l’accord.
L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a déclaré vendredi que l’Union européenne, les États-Unis et la Grande-Bretagne “ont désormais deux mois pour exempter de leurs sanctions l’ensemble de la chaîne d’opérations qui accompagne le secteur agricole russe”, s’ils veulent l’accord céréalier ukrainien de la mer Noire. continuer.
La crise alimentaire mondiale a été alimentée en partie par l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février de l’année dernière, qui a vu les ports ukrainiens de la mer Noire bloqués par des navires de guerre. L’accord devait expirer samedi.
Mais un accord négocié par la Turquie et les Nations Unies en juillet 2022 – et signé par Kiev et Moscou – avait permis le passage en toute sécurité des exportations de céréales essentielles.
L’Ukraine était l’un des principaux producteurs de céréales au monde, et la soi-disant Black Sea Grain Initiative a contribué à apaiser la crise alimentaire mondiale déclenchée par le conflit.
L’ONU a déclaré qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour sauver l’accord, qui a contribué à maîtriser l’explosion des prix des denrées alimentaires.
La décision fait suite à des jours de pourparlers négociés par la Turquie pour prolonger l’accord. Le président Recep Tayyip Erdogan (photo) a déclaré que l’accord était “vital” pour l’approvisionnement alimentaire mondial
Le vraquier VALSAMITIS est chargé de blé dans le port de Chornomorsk, sur la mer Noire, près d’Odessa, en Ukraine, le 18 février 2023
Le communiqué de l’ONU a déclaré que l’accord avait permis la fourniture de 25 millions de tonnes de céréales et de denrées alimentaires au cours de ses deux premiers mandats, contribuant à faire baisser les prix mondiaux des denrées alimentaires et à stabiliser les marchés.
“L’Initiative pour les céréales de la mer Noire, ainsi que le protocole d’accord sur la promotion des produits alimentaires et des engrais russes sur les marchés mondiaux, sont essentiels pour la sécurité alimentaire mondiale, en particulier pour les pays en développement”, a déclaré le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric dans un communiqué.
Il s’agit du deuxième renouvellement d’accords séparés que l’Ukraine et la Russie ont signés avec les Nations unies et la Turquie pour permettre à la nourriture de quitter la région de la mer Noire après que la Russie a envahi son voisin il y a plus d’un an.
Les nations belligérantes sont les deux principaux fournisseurs mondiaux de blé, d’orge, d’huile de tournesol et d’autres produits alimentaires abordables dont dépendent les pays en développement.
La Russie s’est plainte du fait que les expéditions de ses engrais – également essentiels à la chaîne alimentaire mondiale – n’atteignent pas les marchés mondiaux, ce qui a longtemps été un problème dans le cadre de l’accord qui est entré en vigueur en août et a été renouvelé pour quatre mois supplémentaires en novembre.
La guerre en Ukraine a fait grimper les prix des denrées alimentaires à des niveaux record l’année dernière et a contribué à une crise alimentaire mondiale également liée aux effets persistants de la pandémie de Covid-19 et à des facteurs climatiques tels que la sécheresse.
Cette perturbation des expéditions de céréales nécessaires aux aliments de base dans des endroits comme l’Égypte, le Liban et le Nigéria a exacerbé les défis économiques et contribué à plonger des millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté ou l’insécurité alimentaire.
Les habitants des pays en développement dépensent une plus grande partie de leur argent pour des produits de base comme la nourriture.
Le vraquier VALSAMITIS est chargé de blé dans le port de Chornomorsk, sur la mer Noire, près d’Odessa, en Ukraine, le 18 février 2023
Les prix des denrées alimentaires ont chuté pendant 11 mois consécutifs, mais la nourriture était déjà chère avant la guerre en raison des sécheresses des Amériques au Moyen-Orient – les plus dévastatrices dans la Corne de l’Afrique, avec des milliers de morts en Somalie.
Les pays les plus pauvres qui dépendent des aliments importés dont le prix est en dollars dépensent davantage à mesure que leur monnaie s’affaiblit.
La crise a laissé environ 345 millions de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire, selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies.
L’Initiative céréalière de la mer Noire a aidé en autorisant 24 millions de tonnes métriques de céréales à quitter les ports ukrainiens, 55 % des expéditions étant destinées aux pays en développement, selon l’ONU.
L’accord a également connu des revers depuis qu’il a été négocié par l’ONU et la Turquie. La Russie s’est brièvement retirée en novembre avant de rejoindre et de prolonger l’accord.
Au cours des derniers mois, les inspections destinées à s’assurer que les navires ne transportent que des céréales et non des armes ont ralenti. Cela a contribué à entraîner des arriérés de navires en attente dans les eaux turques et une baisse récente de la quantité de céréales sortant d’Ukraine.
Les responsables ukrainiens et certains responsables américains ont accusé la Russie des ralentissements, ce que le pays nie.
Alors que les engrais ont été bloqués, la Russie a exporté d’énormes quantités de blé après une récolte record. Les chiffres du fournisseur de données financières Refinitiv montrent que les exportations de blé russe ont plus que doublé pour atteindre 3,8 millions de tonnes en janvier par rapport au même mois il y a un an, avant l’invasion.
Selon Refinitiv, les expéditions de blé russes ont atteint des sommets records ou s’en sont approchés en novembre, décembre et janvier, augmentant de 24 % par rapport aux trois mêmes mois de l’année précédente.
Il a estimé que la Russie exporterait 44 millions de tonnes de blé en 2022-2023.
Pour aider à persuader la Russie d’autoriser l’Ukraine à reprendre ses exportations de céréales de la mer Noire l’année dernière, un accord de trois ans a également été conclu en juillet dans lequel les Nations Unies ont accepté d’aider la Russie dans ses exportations de nourriture et d’engrais.
Les puissances occidentales ont imposé des sanctions sévères à la Russie pour son invasion de l’Ukraine. Bien que ses exportations de produits alimentaires et d’engrais ne soient pas sanctionnées, Moscou affirme que les restrictions sur les paiements, la logistique et les assurances constituent un obstacle aux expéditions.
Le pacte a été négocié avec la Russie et l’Ukraine par les Nations Unies et la Turquie en juillet et renouvelé pour 120 jours supplémentaires en novembre, l’accord devant expirer ce week-end.
L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a répondu que Washington avait “fait des efforts extraordinaires pour communiquer les exclusions claires pour les aliments et les engrais aux gouvernements et au secteur privé”.
Dans une lettre aux responsables de l’ONU datée du 16 mars et publiée sur Twitter par un diplomate russe samedi, Nebenzia a expliqué ce que Moscou voulait résoudre – permettre à la Banque agricole russe de revenir au système bancaire SWIFT et permettre la fourniture à la Russie de machines agricoles et pièces de rechange.
Nebenzia a également déclaré que les restrictions sur les assurances et l’accès aux ports pour les navires et les marchandises russes devaient être levées, qu’un pipeline qui livre de l’ammoniac russe à un port ukrainien de la mer Noire doit être redémarré et que les comptes et les activités financières des entreprises russes d’engrais doivent être débloqués. .
Les Nations Unies ont déclaré que si des progrès ont été réalisés pour faciliter les exportations agricoles russes, des obstacles subsistent, notamment en ce qui concerne les systèmes de paiement.
Dujarric a déclaré samedi que les Nations Unies étaient fermement déterminées à mettre en œuvre à la fois l’accord céréalier ukrainien sur la mer Noire et le pacte avec Moscou et a exhorté “toutes les parties à redoubler d’efforts pour les mettre pleinement en œuvre”.
